samedi 23 octobre 2010

Hendrix II : je vous apporte un nouveau monde...

Jimi a donc suffisamment côtoyé le sordide pour désirer intensément autre chose....la science fiction, par exemple. En 1968, Ray Bradbury publie "I sing the body electric", titre très emblématique de l' époque, qu'il est intéressant de considérer comme un programme ( même si à l'origine, il s' agit du titre d' un poème de Walt Whitman .!.) : 
Avant Hendrix, les guitaristes jouent de la guitare electro-amplifiée : les sons, les timbres, ne sont guère travaillés : Non content d' être un guitariste hors pair, Hendrix explore passionnément les nouvelles possibilités qu' offre l' électricité :  distorsion, effet larsen, pedale wah wah à partir du 2ème album "axis:bold as love"....
il apprend extrêmement vite et s' en fait un langage, qu 'il saura rendre hyper expressif.


Il manque un lien ici vers sa version étonnante de God save the queen. je crois qu' il est sur you tube...promis, dès que je le trouve.....

Il me semble ici assez comparable à Cristophe Colomb : Jimi l' autodidacte est une révélation immédiate pour un musicien aussi accompli que Miles Davis qui vers 1946 avait déjà étudié tous les accords et confiait à George Russell " qu'il revait d' une autre méthode pour pouvoir improviser sur n'importe quels accords"
( rendez-vous est pris pour un post sur george russell...).
En 1967-68, Miles est un Picasso qui a déjà 4 ou 5 périodes derrière lui, toujours en quête insatiable de renouvellement, et qui a atteint avec les albums "Miles smiles" ou "Nefertiti" les sommets du jazz acoustique avec les jeunes Herbie Hancock,Tony Williams, Ron Carter sur les compositions sophistiquées de Wayne Shorter. Peut-il dépasser cela ?
Miles se convertit à l' électricité. L' album "water babies" témoigne de ce basculement ( face 1 : acoustique ; face 2 : électrique) .Suivent "bitches brew" et  "big fun" ( meilleur que bitches brew à mon avis) , résolument électrifiés.
Wayne Shorter sortira début 1972 avec Weather Report un album intitulé : I sing the body electric.
Parallèlement, Jimi penche de plus en plus vers le jazz :
 3rd stone from the sun , et up from the skies  sont clairement jazz rock.
"rainy day dream away" est même funk jazz rock avec un groove digne du meilleur Prince et un dialogue improvisé avec un sax.


( Dave Liebman estimera que dans les années 70, Miles cherchait la clé du groove funky ; le titre ci-dessus montre que Hendrix était sur la bonne piste) .
La mort prématurée de Jimi l'empèche de collaborer avec Gil Evans, qui saura rester fidèle à ce projet : il jouera au moins un titre de Hendrix à chacun de ses concerts.
Quand Jimi joue du blues, la qualité de ses improvisations sur red house ou hear my train comin' transfigure les canons du genre.

Red House ( San Diego - 1969)

Il y aura un post sur des versions comparées de ces deux titres qui sont parmi les plus régulièrement retravaillés par Hendrix le météore dont la carrière aura duré 4 ans à peine....
Miles Davis a rencontré Jimi  Hendrix, ils ont joué ensemble et sympathisé, et Miles était présent à l'enterrement de Jimi à Seattle.

... to be continued....

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