mardi 26 octobre 2010

the D O O R S

Jusqu'en 1967, l' essentiel dans le rock a lieu en Angleterre.Le public y est réceptif et demandeur de nouveautés. Même Hendrix a dû s' y rendre pour percer. C' est à Londres qu' il fonde the J.H Experience avec deux jeunes musiciens anglais dont un batteur avec ce nom qui m'amuse, Mitch Mitchell....

Bon. Et puis survient en Californie ce nouveau groupe au nom oblique : the Doors.
Dès les premières mesures du 1er disque, something new is happening :


Chacun des 4 apporte quelque chose de différent et complémentaire :
John Densmore est un jeune batteur passionné de jazz et ça s' entend dès les premières mesures de "Break on through" : tiens,c'est bien un rythme de  bossa nova.
Robbie Krieger est un guitariste étonnant, plus inspiré que virtuose, amateur de sonorités tremblantes, irrésolues, parfois flamenco -le fameux arpège d' intro sur the End , et capable de véritablement improviser. ( Ecouter la qualité de son solo sur Light my fire...)
Bon et puis il y a le beau Jim.L' ange-démon Rimbaud du groupe. Authentique poète et probablement assez bon pianiste - ainsi que le révèle une vidéo sur you-tube.
La qualité de son chant n'est pas qu' un simple don tombé du ciel.Il sait poser sa voix en vrai musicien.
Il a une culture sidérante pour un jeune américain de 1965-66. Il écrit des travaux universitaires sur  Jerome Bosch ou la psychologie des foules de Gustave le Bon avant de commencer l'UCLA, école de réalisateurs de cinéma, où il sympathise avec Ray Manzarek.Ce dernier respectera notre quota polonais : il a une culture de pianiste classique, citera Chopin sur hyacinth house et fait découvrir à Jim le Mahagony de Weill et Brecht dont il reprendront le Alabama song.
Musicalement, Densmore et Krieger sont les perles rare du groupe - et se complètent merveilleusement - sur "the end" , "light my fire", "indian summer"... Manzarek est souvent plus faible ( son solo laborieux sur "light my fire") mais capable parfois de surprendre ( excellent sur "queen of the highway").

Voici un aperçu de la qualité d' écriture ( et de diction ! )  de Morrison en 1968 :
Texas Radio and the big beat suivi d' un très bon blues, Love me 2 times.


L' écriture elliptique de Morrison sur ce blues magnifique : Universal mind :
Les Doors sont suffisamment bons pour jouer leurs titres différemment d' un concert à l' autre.Dans la version ci-dessus, le pont cite Afro Blue , chanté par Abbey Lincoln ou repris et rendu célèbre par Coltrane

De Morrisson Hotel, il existe une version alternative de the spy, où la musicalité du chant de Morrison fera oublier la médiocre qualité audio.

Terminons par une devinette : laquelle des deux ballades suivantes est la plus belle ?
emblématique du style Doors, "love street" . Est-ce triste ou est-ce gai ?



Preuve qu’ il s’ agit de musique, connaissez-vous cette version pour piano seul ?

Et , pratiquement sans Manzarek, " Indian summer", avec le jeu si caractéristique de Krieger à la guitare.


Les 4 musiciens se complètent merveilleusement, comme sur Queen of the Highway, dont la musique est aussi réussie qu' originale. Les Doors aimaient travailler et tester des versions différentes de leurs morceaux : comparer la précédente à ceci ;


 à suivre...

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