L' Esprit souffle où il veut parait-il....John Coltrane a soufflé. et c'est peu dire qu' il en est resté quelque chose.
Même quand l' idée du religieux vous a abandonné, il est de ceux dont le souffle vous font vaciller encore longtemps. Le souffle nous renvoie directement à notre respiration, à l' intimité de notre corps.Une note tenue
soufflée, une anche qui vibre , la matérialité qu' on peut entendre derrière, remue en nous plus de choses
qu' une note tenue au piano. Particulièrement quand le souffleur s' appelle john Coltrane.
Difficile de jouer sur le timbre au piano : c' est un instrument pour jansénistes spartiates.Et pourtant il y a des magiciens comme Bill Evans dont le toucher est immédiatement reconnaissable....
Comparativement, les souffleurs peuvent immédiatement sonner chaleureux (Sonny Rollins, Clifford Brown) , délicats et intimistes jusqu' à l' érotisme ( Chet Baker) , prodigieusement puissants voire prométhéens
( Coltrane, Coleman Hawkins, Dave Liebman ) , supérieurement libres et aériens ( Parker, Dolphy, Cannonball Adderley...) , témoigner de l' expérience d' une vie ( Lester Young, Coleman Hawkins ) ou sonner jeunes, mode et creux ( je ne citerai personne) ...
Dès 1958, Coltrane touche au sublime : la preuve : Invitation est un de ses premiers aboutissements, qui va bien au delà d' une belle ballade.
En 1965 , Coltrane grave des plages plutôt tourmentées mais aussi, par contraste, ce "Dear Lord"qui apparait d' autant plus paisible et lumineux.
On n' a pas souvent élevé vers Dieu de plus belle prière. ( Evidemment, il y eut Bach mais depuis les choses se sont quand même sacrément calmées...). En tout cas, là, ça doit décoller à la verticale....
Plénitude, solaire, radieux , sobre, dépouillé, ce qu' on voudra, mais grand.Voire Géant.
McCoy Tiner au piano n'est pas le point fort du quartette, mais bon s'il était agréé par Coltrane, je n' ai rien à dire.
Avant en 1962 , il y a ce merveilleux "I want to talk about you" , chanson sur les mêmes accords que Misty, dont une très belle version existe chantée par Ella Fitzgerald accompagnée par le seul Joe Pass à la guitare.
Ici, il reste sage et mesuré. Dans les versions ultérieures que je connais Coltrane est le seul à improviser et vers la moitié du morceau il se lance tout seul , immense, surhumain.La plus connue est celle du "Live at Birdland" mais il existe d' autres versions immenses, non filmées hélas.
Crescent est sans doute l'album de Coltrane que je préfère...et sur Crescent , il y a the wise one.
Il prend son temps.Et c' est sublime.
Connu depuis 1955, c' est surtout à partir de 1958 qu'il ose enfin déployer ses ailes de géant et panique le pauvre pianiste qui doit l' accompagner sur le fameux Giant steps :
Bravo à l' admirateur patient qui l'a mis en ligne avec les notes jouées par Coltrane défilant en temps réel sur la partition.
Et puisque je vous écris de Pologne, voici la preuve qu' il y a à Lublin au moins un guitariste capable d' improviser sur Giant steps : chapeau bas ! !
Une petite consolation : Coltrane a souvent été magnifiquement photographié.
La pellicule se souvient du souffleur graveur de "Impressions".
Même quand l' idée du religieux vous a abandonné, il est de ceux dont le souffle vous font vaciller encore longtemps. Le souffle nous renvoie directement à notre respiration, à l' intimité de notre corps.Une note tenue
soufflée, une anche qui vibre , la matérialité qu' on peut entendre derrière, remue en nous plus de choses
qu' une note tenue au piano. Particulièrement quand le souffleur s' appelle john Coltrane.
Difficile de jouer sur le timbre au piano : c' est un instrument pour jansénistes spartiates.Et pourtant il y a des magiciens comme Bill Evans dont le toucher est immédiatement reconnaissable....
Comparativement, les souffleurs peuvent immédiatement sonner chaleureux (Sonny Rollins, Clifford Brown) , délicats et intimistes jusqu' à l' érotisme ( Chet Baker) , prodigieusement puissants voire prométhéens
( Coltrane, Coleman Hawkins, Dave Liebman ) , supérieurement libres et aériens ( Parker, Dolphy, Cannonball Adderley...) , témoigner de l' expérience d' une vie ( Lester Young, Coleman Hawkins ) ou sonner jeunes, mode et creux ( je ne citerai personne) ...
Dès 1958, Coltrane touche au sublime : la preuve : Invitation est un de ses premiers aboutissements, qui va bien au delà d' une belle ballade.
En 1965 , Coltrane grave des plages plutôt tourmentées mais aussi, par contraste, ce "Dear Lord"qui apparait d' autant plus paisible et lumineux.
On n' a pas souvent élevé vers Dieu de plus belle prière. ( Evidemment, il y eut Bach mais depuis les choses se sont quand même sacrément calmées...). En tout cas, là, ça doit décoller à la verticale....
Plénitude, solaire, radieux , sobre, dépouillé, ce qu' on voudra, mais grand.Voire Géant.
McCoy Tiner au piano n'est pas le point fort du quartette, mais bon s'il était agréé par Coltrane, je n' ai rien à dire.
Avant en 1962 , il y a ce merveilleux "I want to talk about you" , chanson sur les mêmes accords que Misty, dont une très belle version existe chantée par Ella Fitzgerald accompagnée par le seul Joe Pass à la guitare.
Ici, il reste sage et mesuré. Dans les versions ultérieures que je connais Coltrane est le seul à improviser et vers la moitié du morceau il se lance tout seul , immense, surhumain.La plus connue est celle du "Live at Birdland" mais il existe d' autres versions immenses, non filmées hélas.
Crescent est sans doute l'album de Coltrane que je préfère...et sur Crescent , il y a the wise one.
Il prend son temps.Et c' est sublime.
Connu depuis 1955, c' est surtout à partir de 1958 qu'il ose enfin déployer ses ailes de géant et panique le pauvre pianiste qui doit l' accompagner sur le fameux Giant steps :
Bravo à l' admirateur patient qui l'a mis en ligne avec les notes jouées par Coltrane défilant en temps réel sur la partition.
Et puisque je vous écris de Pologne, voici la preuve qu' il y a à Lublin au moins un guitariste capable d' improviser sur Giant steps : chapeau bas ! !
La pellicule se souvient du souffleur graveur de "Impressions".
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