dimanche 20 novembre 2011

Q U I N C Y J O N E S (bis)

OMG, quel immense musicien !
Encore un enfant défavorisé né à Chicago avec une mère douée mais schizophrène, qui fera des séjours répétés en hopitaux psychiatriques. Ensuite, son père déménage et se remarie ; Quincy poursuit son adolescence à Seattle ( ville d'origine de Hendrix ) où il sympathise avec Ray Charles. D'après le récit de Wiki, il parvient à étudier plutôt jeune l' orchestration, enregistre dès 1954.
Vers 1958, à une époque où trône Gil Evans,  Quincy est en France : il étudie sous la direction de Nadia Boulanger qui a connu les grands compositeurs de son époque , mais sympathise et enregistre avec Henri Salvador ( son arrangement du "blues du dentiste"...)  , les double six et Boris Vian.


Sur un album de 1961, "quintessence", figure ce chef d' oeuvre : la composition est de Quincy Jones, déjà un maitre, magnifiquement entouré par de grands souffleurs, comme Phil Woods au sax.
For Lena and Lennie.  L' arrangement des cuivres est particulièrement magnifique.Quincy peut être au piano . à vérifier.

A peu près à la même époque, relecture du classique inusable de Duke Ellington : Caravan.
Il faudra décidément consacrer un post au seul trombone.Ici, ce doit être Jimmy Cleveland qui s'y colle.

Après 1964 , les bigs bands sont démodés, on préfère les Beatles , et Quincy Jones se reconvertit dans les musiques de film, souvent bien plus passionnantes que le film qui leur a servi de prétexte , créatives et audacieuses dans leurs essais d'orchestration inhabituelles.

une perle extraite de "the italian Job"   somethin' cookin'
Pas de cuivres ici...Si le mot cool veut encore dire quelque chose, avec un groove delicat et une belle balance guitare et orgue.
En 1972, c' est "le parrain" qui obtient la meilleure musique de film, mais Quincy est particulièrement actif, il réalise la magnifique musique du "Getaway" avec Steve Mc Queen mais aussi du"Hot Rock" avec Robert Redford - l'occasion de retrouver le sax baryton de Gerry Mulligan, et de "$".
extraits  de "$" :   Candy man : des sonorités aussi riches et ambitieuses que dans la musique contemporaines, plus le groove moins la pesanteur...
                                     snow creatures : Ici, c'est je crois un tuba qui swingue...extrêmement créatif, avec un solo de guitare minimaliste du point de vue des notes, mais sacrément rythmé....

un perle de suspense elliptique qui rend justice au pouvoir de la basse :
et comme j'adore Lino Ventura et Pierre Brasseur :  Kitty with the bent frame

Une belle composition et un arrangement divin : Love and Peace , sur l' album "walkin' in space" :
Pour ceux qui apprecient les contrechants bien ecrits.


Une autre soundtrack scandaleusement introuvable , mais la musique est magnifique, avec Gerry Mulligan au sax baryton :
  une merveille de 1972 tout d,abord le générique : the hot rock : écoutez ;
pour le même film, encore des trouvailles sonores (rien que dans les 30 premieres secondes, que de musique !!)  :  sahara stone


et pour apercevoir le monsieur au travail : Moanin' 

je cite wiki : "En août 1974, il est victime d’une rupture d'anévrisme et subit deux importantes opérations. Après six mois d’arrêt, il reprend une intense activité".
Il me semble pourtant que sa production est bien moins intéressante... Il met sa notoriété au service de gens bien moins doués que lui. Il semble consacrer plus de temps à ses conquêtes féminines...régulièrement magnifiques...

 Un fabuleux musicien est passé parmi nous . Tchuss.


mardi 1 novembre 2011

du détournement.


Ce joli sport ne date pas d’ hier. Recommandé par les situationnistes, on se souvient de « la dialectique peut-elle casser des briques ? ».
Mais avec l’ apport des nouvelles technologies, disons que ce sport s’ est davantage démocratisé que le golf, par exemple.
Un bel extrait trouvé sur you-tube m’ a longtemps laissé rêveur. Facile quand le musicien s’ appelle Bernard Herrmann…voilà un changement sur Mr Hire.
Certaines associations sont relativement prévisibles :
John Zorn – David Cronenber
Hum...il s'agissait de la reprise du clan des siciliens de Morricone par John Zorn applique a la sequence ou Jeff Goldblum se decide a tester sa machine a teleporter, mais il ne voit pas le petit passager clandestin par qui le drame arrive...Dommage,pour infraction aux droits d'auteur, ce montage a été retiré...
D’ autres associations sont à peine plus osées:
Ironside meets human vapor.
John Waters & Charlie Mingus.
Female trouble et Old blues pour walt Torin...pour infraction aux droits d'auteur, ce montage a ete retire..
Andrei Tarkovsky & Old and new dreams.
...pour infraction aux droits d'auteur, ce montage a ete retire....
 
La critique de film ou de musique sont rapidement usantes, comme une main posée sur l' épaule du lecteur, et le commentaire fastidieux...
Enfin, un terrain de jeu aux dimensions à peu près grandioses ...


pour terminer, une reprise de Oh Darling par George Benson sur le célébrissime Abbey Road.

..A bientôt..... Tchuss....

lundi 31 octobre 2011

Old and new dreams :



Parmi les choses qui rendent le jazz plus passionnant et plus vivant que toute autre forme de musique, il y a le niveau des musiciens, qui les autorise à changer souvent de partenaires, sans problème d’ adaptation pour les grands, et à enregistrer fréquemment des albums après seulement une, deux ou trois prises pour chaque titre, sans perdre de temps en répétitions interminables.
Le résultat n’ en est que plus miraculeux quand certains titres émerveillent toujours après des milliers d’ écoutes, alors que les protagonistes ont joué là pour l’occasion. Certains sont fameux justement  pour être de ces concrétiseurs d’ occasions – je pense à Miles Davis ou Charles Mingus, qui ont révélé quantité de musiciens qui n’ ont souvent jamais été aussi bons que quand ils jouaient avec eux.

Les 4 hommes dont nous parlerons aujourd’hui font partie de ces musiciens nomades, qui ont joué depuis environ 1958 dans quantités de formations différentes, où le leader s’appelait par exemple Ornette Coleman ou Keith Jarrett…
C’ est dire que quand ils se constituent en quartette vers 1976, ils ont déjà un vécu et une expériences musicales que peu ont atteints.Les réalisations seront à la hauteur des espérances.
J’ajouterai que ce qui me les rend particulièrement chers, c’ est ce batteur sublime qui s’ appelle Ed Blackwell, musicien prodigieux dont la variété du jeu, l’ inspiration et les solos sont régulièrement sidérants de musicalité….

Trève de bla bla ; place à la musique.
En 1976, Chairman Mao .
En 1981, Mopti et Broken shadows.

Magnifique, ce broken shadows.... à quel film pourrait-on l' associer
Hélas, les hommes sont mortels, ce qui nous rend leur musique si précieuse.
Haden is the only surviving member of the quartet, Blackwell having died in 1992, Cherry in 1995 and Redman in 2006.
R.I.P , fellows… Tchuss.

dimanche 15 mai 2011

Bill Frisell

Depuis le début des années 80, plusieurs guitaristes passionnants se sont révélés et imposés aux mélomanes amateurs de jazz. Metheny, bien sur, Marc Ribot, Mike Stern qui, après avoir démarré en trombe avec Miles Davis n'a  - comme Robben Ford - peut être pas tenu toutes ses promesses, et l' homme du jour Bill Frisell.

 

Il est d' abord passionnant par l' étendue de son répertoire. En premier lieu, un guitariste complet doit pouvoir exceller dans le jeu des standards.
Pour faire connaissance, seul à la guitare acoustique : I'm so lonesome I could cry
Voici en trio , the days of wine and roses.
Mais Bill Frisell a aussi le gout du risque et est un compagnon de longue date de John Zorn.

On le retrouvera dans les groupes zorniens de Naked City  ou celui jouant Spillane.
Voici Batman. attention, fun, mais trash.
Où, comparativement à Frith ou Ribot il est davantage capable d' apporter une couleur country ou bottleneck.
Un des grands moments de cette collaboration est le duo de guitares, Hu Die, en 1986, avec Fred Frith pour l' album de Zorn " New traditions in east asian bar bands". 

A la même époque, il joue également dans des formations plus sages, notamment avec Paul Bley sur le très bel album Fragments.
Voici un duo avec le saxophoniste clarinettiste John Surman : For the love of Sarah.
Il restera lié avec le grand batteur Paul Motian qui a commencé sa carrière en accompagnant Bill Evans et Scott La Faro.

On le retrouve aussi sur une magnifique reprise de Duke Ellington, Wanderlust, sur l'album Old Folks de Kenny Garrett paru en 1999. On pourra comparer avec la version originale de 1938, déjà merveilleuse, mettant en valeur le saxophoniste Johnny Hodges.

Reconnu, consacré, Bill Frisell a pu jouer en trio avec d' autres monstres sacrés, comme Ron Carter à la contrebasse et Paul Motian aux drums, deux petits jeunes qui ont démarré leurs carrières vers 1959....
Voici ce superbe trio jouant Monroe de Bill Frisell. 

Il accompagne parfois des chanteurs :
Ainsi, il existe un très bel album où Bill Frisell accompagne Elvis Costello
les voici jouant Weird nightmare de Charles Mingus
qu' on pourra comparer à la version Vassarlean de 1960 par Charles Mingus avec un très beau chorus de Lonnie Hillyer à la trompette.
Le jeu de Bill a également servi d' écrin à la voix - un peu surévaluée, il faut bien le dire - de Cassandra Wilson.

Au total, une carrière riche et vraiment éclectique. Un très grand artiste.
Tchuss.





mardi 19 avril 2011

Red House

 Ce post est pour moi immédiatement lié au précédent , mais encore consacré à Jimi Hendrix, et plus spécialement à ce blues qu' il aura joué si souvent, du début à la fin de sa météorique carrière, Red House.
(Avec "Hear my train comin", "Red house" est un marqueur fiable des fluctuations jimiesques, comme " I want to talk about you" l' était pour Coltrane ou "So what" pour Miles.)



Par bonheur, il en existe une vingtaine de versions, dont il n' est pas vain de discuter les mérites.Sinon, tant pis ! car tel est mon propos !

 Allons y peut être crescendo :
Commençons par une bonne version filmée, celle de Stockholm, 1969 :
L' avantage étant de voir Hendrix jouer un de ses morceaux fétiches, et de prendre la température sans trop se brûler, en attendant de plus riches heures.
Curieusement, Hendrix marque une pause vers la 13° seconde et change de tonalité - ce qui rend cette version reconnaissable. ( Peut être pas très frais ce jour là Jimi...).

Beaucoup l' ont cherché : je crois l' avoir trouvé.....pas loin de chez les Monty Python, à la grande époque : 

le GRAHAL: le 22 février 1969, Hendrix joue cette version au Great Royal Albert Hall : Hendrix, de retour à Londres où il a connu le succès, veut marquer un grand coup :
je vous renvoie aux commentaires sur you-tube...je partage l' avis de ceux qui voient en Hendrix le plus grand guitariste de blues qui - ever - fut.
Inutile de jouer beaucoup de notes si on sait donner du sens à une seule : écouter sa note tenue de la 17ème à la 24ème seconde et ses changements de couleurs.....du grand jeu, confirmé par la suite....
Merveilleuse minute, entre 6.40 et 7.40, où Hendrix joue tout seul....M.Mitchell et N.Redding ont compris qu'il est si inspiré qu' ajouter quelque chose est tout simplement superflu, comme E.Jones & co sur I want to talk about you - Coltrane - Newport - 64.
Superbe diaporama en plus.

D' aucuns préfèrent la fameuse version du 24 mai 69 à San Diego :
Avec Hendrix, la moindre note est toujours "habitée" : nul ne sait comme lui tirer sur la corde pour lui faire rendre l'âme....
immense version il est vrai...
J' ai découvert récemment celle-ci : Red House – Boston 1970 -le 27 juin - moins connue notamment à cause de la médiocre qualité sonore....mais les musiciens apprécieront...j' y reviens...j'y reviens....
Possible que ce soit ma préférée...et pour dire le fond de ma pensée, je trouve que Hendrix jouait de mieux en mieux au fur et à mesure de sa trop courte carrière.( Miles Davis préfèrait également le Band of Gypsies à Electric Ladyland.... il faut dire que les versions de Machine gun du Fillmore, c'est...... ( adjectifs hyperboliques).....



..Voilà un avis qui mérite considération..... immense perte ! ! ! 




   Amen !



So what : l' art est-il quantique ?

Illustrons aujourd'hui la différence ( euphémisme)  entre l' excellence et le génie :

 
La science et la technologie sont condamnées au progrès : Elles améliorent sans cesse l' apport des prédécesseurs et ont imprimé en nous l' idée de progrès.

Or ici intervient une glorieuse différence : l' Art est cet oasis incroyable dans lequel l' idée de progrès est absolument saugrenue : le grand Art survient à différentes époques, parfois contre toute attente, comme un défi salutaire aux rationalisations a posteriori, il se manifeste sous des formes grandioses et séparées, entre lesquelles il n' existe pas les étapes intermédiaires - donc pas d' échelle du continu dans l' Art digne de ce nom.d' où le titre du post. ( l' appellation "histoire de l' Art" m' a toujours paru imbécile ) . Illustrons :

So What , hymne du jazz modal  est un morceau très connu et très joué qui figure initialement sur l' album historique de Miles Davis intitulé Kind of Blue.

au niveau composition, pas à dire, c' est minimal....Rien de tel pour mesurer l' envergure des improvisateurs :
Voici deux versions récentes, propres et excellentes.


 Sylvain Luc ( et dans une moindre mesure Bireli L)  a une technique sidérante, il est particulièrement excellent, mais pour moi, ça s' arrète là : Il marque l' aboutissement du " progrès" en terme de guitare.
Maintenant, parlons musique : Aucun des deux ne supporte la comparaison avec Hendrix, par exemple, même si techniquement, chacun des deux lui est indéniablement supérieur.
Question d' inspiration et de visitation par l' Esprit...qui souffle .... parcimonieusement.

A titre de comparaison :
On a là, outre Miles, Bill Evans au piano, Cannonball Adderley à l' alto, Coltrane au ténor , Paul Chambers à la basse et ... aux drums.
Bref, sur 6 musiciens, 4 qui ont souvent - et en particulier dans ces années là - fait preuve de génie.

Miles,dès le début de son solo après 52 s, éblouissant de cool et de classe, suivi par un Coltrane qui après un début timide s' affirme et s' affirme....
Ces deux versions, cools et proches, semblent avoir fixé la norme pour ce titre.

Six ans plus tard : 1964 : audace absolue et dynamique éblouissante du nouveau quintet de Miles, avec sa dream team.
Pour une émission de télé blanche, 5 noirs en costume cravate jouent une musique phénoménalement audacieuse...combien dans le public ont réalisé la performance - le chef d' oeuvre en direct -  à laquelle ils assistaient ?
Pulsés par le duo Tony Williams et Ron Carter, les 3 autres délivrent des solos sidérants.

Voici un autre bonhomme régulièrement visité - pour ne pas dire squatté- par l' Esprit :
I want to talk about you -1- : 1ère version ( sage) par Coltrane : sur SoulTrane 57 -
Et 6 ans plus tard, le même titre : le timide Coltrane est devenu immense : live at Newport,1963.
Prométhéen .... heu... je crois être à court d' adjectif....

Inutile de prendre au sérieux une histoire de la musique qui oublierait ces deux versions ( Miles 64 et Coltrane 63). Aujourd'hui, dormez bien, rien de comparable.....mais au cas où...Veillons ! !

  So Long....

dimanche 10 avril 2011

Esprit, es tu là ? ... Roland KIRK.... du Souffle et du Coeur.


Voici un grand souffleur. Roland Kirk a très tôt été aveugle, et s’ est donc très vite passionné pour le monde des sons. ( Comme Stevie Wonder, Lennie Tristano ou Art Tatum…mais eux se sont consacrés au piano).


 Mais Kirk ne pouvait pas se contenter de jouer sagement de la flute ou du saxophone : il a  développé une technique de respiration circulaire luis permettant de jouer de plusieurs instruments à la fois sans reprendre son souffle ! !
Il reste un flutiste fabuleux  (qui aura servi de modèle à Ian Anderson de Jethro Tull)  et un immense souffleur.
On trouve sur you-tube plusieurs extraits d’un documentaire appelé « Sounds » extrêmement intéressant puisque y figurent John Cage, le théoricien, l’ homme des pianos –préparés (trafiqués pour changer la qualité de leur son) , penseur du son et de la musique et Roland Kirk, l’ expérimentateur permanent et inspiré.
SONS TOUS AZIMUTHS !

pour le plaisir de voir en alternance John Cage et Roland Kirk :


L’ Esprit souffle où il veut et il est passé par les poumons de Roland Kirk.
un aperçu rapide : 

Roland Kirk a souvent joué avec Charles Mingus en 1962-63...il en reste quelques traces magnifiques.
avec Charles Mingus : sublime ! ! !

Presentation lors de l’ emission Night Music :





you did it :

au sax, dans le territoire de Coltrane : misty & I want to talk about you :


Pour conclure : Rêvons un peu :  BeenBad4U il y a 1 an  a laissé un comment de you-tube
Jimi Hendrix was influenced by Kirk and spoke highly of him. They reportedly jammed on 3/8/69 @ Ronnie Scott's Club in London, and Jimi recorded ALL of his jams!!! 
quelqu'un confirme ? 

....tchusss....

samedi 12 février 2011

Bill EVANS

C' est pour moi LE PIANISTE. Bouleversant de lyrisme au meilleur de sa forme. Jusqu' en 1963, pas de doute, c' est le plus grand.



Il est révélé - avec le trompettiste Art Farmer- à travers le jazz workshop de George Russell en 1956.
En 1958 parait son album célèbre "Everybody digs Bill Evans" où figurent plusieurs titres fameux, entre autres l' impro totale - Peace piece et une sublime version de Young and foolish, ou encore lucky to be me.
Bill Evans n' est pas aussi bien représenté sur you tube que d' autres artistes - il manque quantité de ses chefs d' oeuvres -
Il joue sur 4 des 5 titres de l' historique Kind of  blue, de Miles Davis, Et sur le 5ème titre,  Freddie  Freeloader, Wynton Kelly, pourtant un bon pianiste fait tâche quand on le compare à Bill Evans.
Ensuite, Herbie Hancock ou keith Jarrett lui sont parfois comparables.
mais pour qui ne le connaitrait pas, voici de quoi entrevoir la stature du bonhomme.
En 1959-1961, il a fondé le trio idéal avec Paul Motian aux drums et Scott La Faro, jeune contrebassiste surdoué qui hélas décède très jeune, à 23 ans. Malgré plusieurs essais, Bill Evans ne parviendra pas à le remplacer, et  ses disques en trio à partir de 1962 sont moins bons que les 4 réalisés avec le trio magique.
La preuve :
Sur Explorations: Haunted heart : poésie à l' état pur.
My foolish heart  extrait du fameux live at the village vanguard, dernier album du Trio.

Ses meilleurs albums  postérieurs à 1962 sont par exemple réalisés en solo :

ou en duo avec le guitariste Jim Hall :
Trois extraits du merveilleux Undercurrent :   
une des 4 ou 5 versions de My funny Valentine qui restera


Sur le magnifique album d' Art Farmer cité au post précédent :

Il existe quelques films où Bill Evans joue : Emily- On remercie ici les Finlandais d' avoir invité et filmé Bill Evans.

Michel Legrand est probablement meilleur compositeur qu' interprète et de ce point de vue - l' interprétation - Bill Evans lui aura rendu justice -
Par Sting, décidément bon pour chanter du jazz.


Je lis sur un comment de You-tube que Glenn Gould aurait admiré Bill Evans, le qualifiant de "Scriabine du Jazz", ce qui, dans la bouche de Glenn Gould, équivaut à un compliment de degré encore inexistant sur l' échelle de Sviatoslav Richter....quelqu' un peut-il confirmer ? Enfin, puisque c' est trop bon, croyons le. 
Amen ! 
Des informations sur la formation classique de Bill Evans :
http://www.overgrownpath.com/2005/08/ligetis-etudes-fit-bill.html
http://glenngould.org/f_minor/msg02936.html

 et un site presque de référence ! ! http://the-folk-who-feel-jazz.blogspot.com/2009/02/bill-evans.html
dont je cite un extrait sur les origines de Bill :
Bill Evans was born in Plainfield, New Jersey, in 1929, of a devout Russian Orthodox mother and an alcoholic father of Welsh origins, who managed a golf course. Evans' Russian side accounts for the special feeling many of his Russian fans have for him that he is one of them. Bill received his first musical training in his mother's church; both parents were highly musical. He also held a lifelong attachment to the game of golf. 


tchussss ! !

mardi 8 février 2011

Benny GOLSON


Peu de jazzmen resteront comme authentiques compositeurs : Charles Mingus, Thelonious Monk bien sûr, Wayne Shorter,….mais après ?
Benny Golson est un des rares prétendants à ce titre, même si ses 3 meilleures compositions datent de ses débuts – 1958 - Par ailleurs, c'est un merveilleux saxophoniste, qui improvise particulièrement bien.




Un standard déjà évoqué ici où Benny Golson joue avec Bill Evans et Eric Dolphy.
La chanson originale Par Ruth Etting :

 Enfin, je signale un chef d' oeuvre,
un album du trompettiste Art Farmer, intitulé Modern Art, de 1958, où il joue merveilleusement en compagnie de Benny Golson et de Bill Evans au meilleur de sa forme.
Voici un titre complet.
Extraits écoutables ici.

dimanche 6 février 2011

Interpréter / Accompagner :


J’ imagine que les auteurs-compositeurs en ont régulièrement marre de ressasser leurs titres, et que chanter ou interpréter quelqu’ un d’ autre est alors une vraie occasion de se faire plaisir, et de mettre son ego en retrait pour servir une œuvre. Déjà, le choix de jouer tel ou tel titre peut nous révèler une facette plus ou moins prévisible de celui/celle qu’ on croyait connaitre. Ensuite évidemment, intervient et décide toute la différence - l’ injustice -  qui peut exister entre Intention et Talent. C’est alors la salutaire occasion de vérifier- ou parfois quand l’ évidence est éclatante, de constater- pourquoi untel est grand.
Commençons par deux jolis hors d'oeuvre : 
Oui : les Rolling Stones ne jurent que par Charles Mingus ! !
 
Maintenant : le plat de résistance.

Je n’ apprécie guère Aznavour ( son côté mélo assez dégoulinant) mais cette chanson est absolument magnifique. Ici, admirablement chantée par Gainsbourg .
On pourra , en comparant avec l’originale, vérifier que Gainsbourg oublie un couplet. Erreur ou intention délibérée ? Gainsbourg étant ici un interprète absolument sérieux, je pencherais pour la 2ème hypothèse.
Un autre titre plus inoffensif  pour le joli diaporama :  
Dans le registre « un guitariste accompagne une chanteuse » :
La référence : Ella  & joe pass : 
Des petits jeunes dans le Vrai : Marc Ribot & Kazu :

Bien joué les enfants, car c' était prendre un grand risque : la version originale est sublime.

Saluons ici quelques autres performances-interprétations remarquables.
Corinne Bailey Rae
http://www.youtube.com/watch?v=IoNli84m1mQ
capable aussi de chanter Bjork ou Led Zeppelin aussi bien que l' original(e).

Pour terminer : Hors concours : Un summum : the sky is crying :
Transfiguré par le génie de Jimi Hendrix - le possédé -l’ élu ( au suffrage ultra censitaire du seul Dieu !) - ici à Newport, lors du second concert improvisé où il ne joue pas son répertoire habituel.
 
Amen ! 

Deux curiosités pour terminer :
un peu de géographie :

Chet Baker a composé et chanté en Italie et en italien, et, ô surprise, l' arrangeur de ce titre s' appelle Ennio Morricone :

Le monde est parfois grand, et parfois moins.  

jeudi 20 janvier 2011

Jean Roger CAUSSIMON


Rarement, dans le monde médiocre de la chanson, survient un véritable talent.
Parfois, c’est un bon musicien avec des textes plus faibles - Gérard Manset ,Henri Salvador…
Parfois, il sait écrire, mais moins composer. Donc  soit il tente sa propre sauce avec des réussites variables ( Dominique A, Thomas Fersen….) mais alors la musique est rarement à la hauteur des textes, soit il emprunte de bonnes musiques ( Nougaro), soit ses textes patientent jusqu’à ce que des amis composent pour lui . 

 
Jean Roger Caussimon appartient à cette dernière famille. La qualité des musiques qui accompagnent ses chansons varie de passable à épouvantable. un exemple ? Milices.
Dommage, car JRC écrit mieux que le gauchiste de base.
Parfois, cela reste moyen, dans le registre usé nostalgique-gauchiste-réaliste : les Anarchistes,  « Ah, qu’ il était beau mon cher Paris avant qu’ ils ne déménagent les Halles… », la mythologie de la Commune de Paris ou la camaraderie du Front populaire, belles filles qui préfèrent les mauvais garçons …. On risque retrouver les clichés de Ferré et Prévert quand ils sont mauvais : Mon Camarade est à la fois joli, moyen,prévisible et chantable par n’importe quel pseudo barde.
Tout le monde connait également Mr William et Comme à Ostende. Bonnes chansons.
Mais je crois préférer le temps du tango. et une bien meilleure version par léo Ferré.
Souvent, la musique penche vers un tango ou java un peu crapuleux.
Caussimon est vraiment grand - et assez unique -  quand il passe au-delà de ce registre : Ce n’ est plus tout à fait de la chanson, mais du texte tellement musical qui signe la singularité de son auteur.
L’aïeule.
Trois mots.
Pour dire correctement ces textes là, je souhaite bonne chance au pseudo barde.
Caussimon n’est pas un parisien pur jus : s’il est né à Montrouge d’ un père installé médecin, son éducation sentimentale a eu lieu à Bordeaux. Il n’ a vécu à Paris qu’à partir de 1943, déjà agé de 24 ans. Il a même été plus acteur que chanteur.
Il apparait dans le juge et l’ assassin de Bertrand Tavernier pour chanter la complainte de Bouvier.

Bon. Et voici ma chanson préférée du Monsieur, sur une musique de Léo Ferré : A la Seine, écoutable sur deezer, 1° titre du 2°album.

Chaque amoureux éconduit garde un petit désir de vengeance. Voilà la version de Jean Roger, avec au passage un petit hommage à Brecht et Weill, les indifférentes.( 4° titre du vol 3 de l' intégrale).
Il en existe une merveilleuse version par Léo Ferré sur Odéon 58, où il est accompagné par un trio assez tango....

Il existe un dvd caussimon. trailer.
   Chapeau bas, Jean Roger.  Tchuss.

lundi 17 janvier 2011

LE guitariste

Bon, ok, Bill Frisell, Wes Montgomery, Jim Hall,Mike Stern , Marc Ribot, John Scofield,George Benson ou même les frenchy Sylvain Luc et Bireli Lagrene et quelques autres sont d' extraordinaires guitaristes.
Il n' empêche.... Je pense que la plupart seraient d' accord pour établir que le plus grand - parmi les vivants -
c' est lui - Personne n' improvise aussi bien que lui :


Là où la plupart des guitaristes d'après 1970 restent très influencés par le blues et l' insurpassable Hendrix, Metheny a développé un style original et extrêmement mélodique qui doit très peu au blues et encore moins à Hendrix.
On a déjà signalé ici ses versions sublimes de How intensitive. ( voir le post - Filiations).
3 autres morceaux - plutôt acoustiques- devraient suffire pour argumenter le titre du post.

En duo avec Charlie Haden, Two for the road. 
Composition d' Henri Mancini pour le film du même nom avec Audrey Hepburn. Mancini était un très bon compositeur, mais un arrangeur assez épouvantable. Ecoutez si vous voulez la musique originale du film.
Et voici ce qu' en fait Metheny. ( sur l'album Beyond the Missouri sky).
Quand la mélodie originale est aussi magnifique, il est rare que le solo improvisé qui suit soit à la hauteur - sauf que là, le musicien qui improvise s' appelle Pat Metheny.  
Une autre version, un peu plus rapide, en live.


un autre standard, Lonely woman ( attention, pas celle d' Ornette Coleman, celle d'Horace Silver).
originellement en trio sur Rejoycing-1984.
Voici une version live de 1992.
Et une, plus lente, de 2004. C'est prendre un gros risque de jouer très lentement une ballade : on n' a pas le temps de camoufler les défauts d' exécution ou le manque d' inspiration lors du solo.


Noche de ronda :
voici la version crooner-mariachi de Nat King Cole, avec son inimitable accent américano-espagnol.
Bon. Et puisqu' ici on n' aime rien tant que les bonnes reprises aussi différentes que possible de l' originale, voilà la version,rumba très lente par Metheny,Haden et au piano, le grand pianiste cubain Gonzalo Rubalcaba.
Et quid de la version originale ? aahhh...you-tube...quel graal permanent pour les musiciens : voici un maitre mexicain peu connu ici, Augustin Lara - mélodie nettement reconnaissable après 1min30.

Et sur un disque récent, en trio avec Antonio Sanchez au drums....c' est autre chose que les photos qui illustrent ce titre,non ?

 Allez. Il n' y a pratiquement pas de bonne version chantée de 2 for the road, mais voici un crooner thai, malais ou indonésien qui s' en sort plutôt bien, non ? En voilà une chanson romantique ! ! et l' apport de you-tube est irremplaçable.

  Tchuss.

dimanche 9 janvier 2011

Koko Taylor

Hé Hé... quel est le lien entre Jimi Hendrix et David Lynch ?
toujours dans la veine un cinéaste et son musicien attitré, l' idée initiale était un post sur le tandem Lynch-Badalamenti, mais Lynch, qui appartient à l'espèce exotique des Américains cultivés, ne peut pas puiser à une seule source....en témoignent la richesse des B.O de ses films qui sont, en matière d' illustration musicale, des oeuvres à part entière : Wild at heart et Lost Highway.
En voyant Wild at heart, les musiciens n' ont pas pu oublier ceci :


Ici, Lynch  est allé chercher dans la veine rythm & blues et a transformé Koko Taylor en chanteuse de jazz.
Une voix extraordinaire. Et deux voix extraordinaires, c' est encore mieux.
Ecoutez bien. Fermez les yeux. Vous voyez bien du Lynch, pravda ?

On a déjà parlé ici d' un certain Voodoo Chile.
Qui pouvait décemment incarner la voodoo woman ?
La filiation entre les deux étant au minimum démontrée par leur version de born under a bad sign :
où les voix sont le point fort
où la guitare est le point ( très) fort

Etta James chantait déjà  magnifiquement I'd rather go blind .Et voici l' interprétation de Koko.

Bon. Et puisqu' elle a choisi de s' appeler Koko, terminons par un hommage à Charlie Parker.

  tchuss....

samedi 8 janvier 2011

More from Sir Herrmann ?

Ping. Pong. Le Yin et le Yang. Foin du monisme ! Quand le balancier du pendule s' est envolé vers Morricone puis s' est un instant suspendu dans les langueurs enniennes, son destin est de retomber pour terminer son oscillation vers Bern Herm.....

Partons un peu à rebours.... Sa dernière musique de film, achevée parait-il quelques heures avant sa mort ( Merci pour tant de conscience professionnelle, Bernard) reste l' une de ses plus réussies. Elle oscille encore entre le thème principal, blues d'un romantisme langoureux et des démons biens plus noirs. Le meilleur film de Scorsese est servi par une musique à sa hauteur... immense. The dark side of Bernard.
Bernard est aussi dans son élément dans l' univers de Jules Verne , comme l' ile mystérieuse ou Voyage au centre de la Terre, qui lui permet de tester des orchestrations moins orthodoxes : écoutons le crabe géant -
intéressant car ici c' est l' orchestre qui est filmé. je cite ici un excellent comment de You-tube :
This cue is clearly a loving homage to Stravinsky's Danse Sacrale from Le Sacre Du Printemps from the great Benny Herrmann. Though as you say, Herrmann's unique orchestration (i.e. 4 harps, 3 English horns, 4 tubas, 8 timpani, huge percussion section and a Hammond organ) truly makes it his own.

Un excellent pianiste français  Stephan Oliva , semble partager mes fondamentaux. Il a enregistré plusieurs disques de jazz en trio, dont un avec Paul Motian aux drums, qui ne fait pas le déplacement pour n' importe qui.
En prime, on a là de rares et belles images de B.H.
Merci à utubesucks qui l' a mis en ligne, dont voici un autre lien.Incurable romantique. tant de beautés  Hermaniennes a redécouvrir......
Soupçons d' Hitchcock est un film de 1941, dont la musique était signée Franz Waxman .... Un chercheur consciencieux lui a  appliqué la musique de Farenheit 451 et là encore, ça marche.


Attention. Le devoir d' un vrai blog est aussi d' informer.
Les extra-terrestres existent : la preuve irréfutable, en images, avec en prime une démonstration de véritables frappes chirurgicales . et pour la beauté canonique de l' affiche.
La musique de science fiction repose souvent sur des effets faciles.Enfin, en 51, avec un petit budget ( vu la qualité du pyjama en aluminium du robot Gort - particulièrement magnifique vu de dos) ,B.H s' en tire ... honorablement.
On voit que Danny Elfmann n' a rien inventé. ( Enfin, son générique des Simpson est ce qu' il a fait de mieux).
Difficile pour moi d' évoquer la musique de science fiction en passant sous silence ceci.
Ha, sources, origine, jeunesse.... soupirs....

mercredi 5 janvier 2011

les cimes de electric ladyland :

que s' est-il passé à 7 heures du matin le 2 mai 1968 ?
Après une nuit de jam Hendrix l' infatigable perfectionniste ramène tout le monde au studio et on remet çà :
And the gods made love  et la musique :  le miracle eut lieu -
Cette version permet d' apprécier le texte du Voodoo Chile.......
Mitch Mitchell aux drums et Steve Winwood à l' orgue sont fantastiques .....quand à Jimi, surhumain....
( ou mind blowing, ou mesmerizing ou kick ass motherfucker, suivant le degré de participation du corps à l' écoute, la tentation étant, quand on est à court d' argument, de recourir à des adjectifs hyperboliques pour emporter l'  adhésion...)


et 1983 -
Hooray, I awake from yesterday,  Alive but the war is here to stay
So my love, Catherina and me    Decide to take our last walk through the noise to the sea.



Not to die but to be re-born    Away from lands so battered and torn  Forever (forever).
Oh say, can you see it's really such a mess
Ev'ry inch of earth is a fighting nest,
Giant pencil and lipstick tube shaped things
Continue to rain and cause screaming pain
And the arctic stains from silver blue to bloody red
As our feet find the sands and the sea
Is straight ahead (straight up ahead).
Well, it's too bad that our friends can't be with us today  (Well, it's too bad)
"The machine that we built, would never save us" that's what they say
(That s why they ve not come up with us iodny)
They also said "It's impossible
For a man to live and breathe under water forever",
That was their main complaint
(And they also threw this in my fac:e, they said:)
"Anyway, you know good and well it would be beyond the will of
God and the grace of the King." (Grace of the King)
So my darling and I make love in the sand
To salute the last moment ever on dry land
Our machine, it has done its work, played its part well
Without a scratch on our bodies and we bid it farewell.
Starfish and giant forms greet us with a smile
Before our heads go under we take a last look at the killing noise
Of the out of style, the out of style... out of style.


  Certains auront reconnu ci-dessus un extrait de la pochette de Bitches Brew de Miles, paru l' année suivante - elle me parait convenir aux paroles de 1983, non ?
A mon humble avis, comparativement, Bitches Brew est un album raté , ou chaque face est une interminable mayonnaise qui prend difficilement ou, comme disait Cioran à propos de la musique contemporaine, un coitus interruptus : ça a l' air de venir, mais ça ne vient pas....
Ceci dit, il est clair que Miles essayait par tous les moyens de convoquer la guitare de Jimi Hendrix. Hélas, il ne disposait que de John Mc Laughlin - donc l' idée finale sera de remplacer le duo impossible Miles+Jimi par le trio Miles+Miles+John, grâce au procédé de l' over dubbing : et écoutez le blues sublime qui en a résulté sur Big Fun : Go ahead John, ici après 1min50.
( Pseudo-historiens du jazz, cessez d' encenser Bitches Brew et réécoutez Big Fun ! )

  En mai 1968, et pour longtemps encore, il y a eu aussi les incessants bombardements par l'armée américaine du Nord Viet Nam , du Laos et du Cambodge - Quel artiste a su l'évoquer à travers un Guernica musical à la hauteur de cette tragédie ? déjà, dans 1983 ci-dessus , I awake from yesterday,  Alive but the war is here to stay....

  tchuss...

l' essentiel, c' est de participer ! !

http://www.blogroku.pl/mukzi,gwgrf,blog.html

Bienvenue à d' éventuels lecteurs !

what is it about ? ?

for polish lectors :
http://translate.google.com/translate?hl=en&sl=auto&tl=pl&u=http%3A%2F%2Fmukzi.blogspot.com%2F

the traduction is often bizarre, quite funny....  especially for those who know  french a little...

ainsi Monsieur Hire devient wynajem Monsieur.... ha ha ha.... bonne lecture !

lundi 3 janvier 2011

Brillant Ennio - pour un postmodernisme ludique

Attention ! ! rien à voir avec Brian ENO (créateur de 2ème ou 3ème catégorie).
Vers 1963, Nostradamus pouvait raisonnablement estimer que le western était un genre usé, sans avenir : il devait en exister déjà environ 200... un créateur ordinaire voulait raisonnablement passer à autre chose...Mais c' était compter sans Sergio Leone.
Les Américains ne pouvaient plus rien apporter au genre ; il fallait un oeil extérieur. L' Italie, pilier de la vieille Europe ( pauvre G.W Bush...) ,autant dire de la culture, avec sa riche tradition et en peinture et en musique-surtout opéra- allait encore nous éblouir en nous donnant un grand créateur - un visionnaire.
.Sergio Leone ( qui a signé son 1° western Bob Robertson ) a réalisé au moins 4 films immenses, probablement indépassables dans leur genre tant ils sont aboutis....et merveilleusement renouvelé un genre moribond. Ce réalisateur a vraiment intégré que son spectateur a déjà vu des centaines-des milliers de films, que toute scène ou situation est forcément une redite, d' où l' attention à de petits détails qui redonnent unicité et fraicheur à cette scène.
Ses grands films , véritables opéras, se déploient comme des fresques. L' immensité sauvage du paysage, personnage à part entière, réduit la part possible de l' humain - souvent réduite à de cyniques rapports de forces ou à des comportements de brutes demeurées. Les scènes de fraternité , lyriques, n' en sont que plus émouvantes.
Indépendamment de ce qui arrive ou n' arrive pas, c' est l' attente qui est magnifique, a écrit Breton, lors d' une des rares fois où il s' est montré bon poète.
Dans ces scènes d' attente, Sergio est dans son élément, insurpassable : comme dans le début de once upon a time in the west, où les 3 tueurs attendent Charles Bronson, merveilleuse scène sans dialogue étalée sur 15 ou 20  min, ou il a du falloir de nombreuses prises pour que la mouche veuille bien jouer son rôle ....

Il lui faut donc un musicien qui connaisse à fond la dramaturgie de l' opéra, qui soit un maitre de la suggestion de l' ambiance, de la tension irrésolue, capable d' évoquer le Mexique en jouant sur la couleur de la guitare ou de la trompette, aussi à l' aise dans le lyrisme, dans le suspense ou dans l' ironie.
Par bonheur, Sergio a trouvé le musicien à sa mesure...un autre italien, le compositeur dont la musique amplifie et épouse le film aussi opportunément que la double spirale de l' ADN. Compositeur habile, diaboliquement astucieux en orchestration....Les versions de John Zorn, pourtant très fort en la matière, sont fortintéressantes, mais toutes inférieures à celles du maestro Ennio...
Morricone sait que l' auditeur moyen a un faible "attention spam" ; il doit l'accrocher avec un thème de 20 s. Les médiocres se contentent de répéter le thème en question. Morricone sait soit en dériver d' intéressantes varitations, soit jouer sur les couleurs de l' orchestration en n' ayant pas peur d' aller très loin ( écouter Navajo Joe  ou pour un film d' horreur, l' oiseau aux plumes de cristal de (Dario Argento)).


Pour bien commencer l' année.   le film est médiocre, mais la limpidité de la musique cache une orchestration d' une redoutable subtilité et richesse !! . Qui prétendra pouvoir améliorer cette orchestration ?

la psychologie réinventée avec un harmonica 
Autant il semble aujourd'hui impossible d'imaginer le Valhalla sans les couleurs orchestrales de Wagner, autant Once upon a time in the west est l' aboutissement de la forme western du tandem Sergio- Ennio.

et il y a là matière à retravailler à l' infini...

le diable est dans les détails - incroyablement subtil - en prime, le plus beau diaporama
un concurrent sérieux pour l' Internationale - le rêve d' une fraternité humaniste -
 première partie, un harmonica et l' unité des sifflements des travailleurs - deuxième partie, le versant lyrique, délicat et orchestré du grand Ennio.....
Slalom - version sage. il en existe une version chantée plus enlevée.....
oscillations entre l'ironie et le lyrisme   immense film.
comment traduire un complot bien tordu en musique

du bon usage raisonné de la musique contemporaine au service du film d' horreur

des peaux rouges criards les avaient pris pour cibles.

Tarantino est l' enfant naturel de ce postmodernisme : il a du voir 10 000 films, dont il est tellement nourri qu'il n'utilise pas de nouvelle musique mais réutilise sans cesse des thèmes anciens ayant fonctionné pour d' autres films. ( Comme ce dernier thème
où le héros solitaire de l' Ouest avance, de plus en plus décidé et irrésistible comme le boléro de Ravel 
pour le début de son Inglorious bastards.).

Enfin , il serait malhonnête de terminer sans remercier celui qui a mis en ligne tant de joyaux enniens....

.... à suivre.

samedi 1 janvier 2011

Films des années 1971 à 1990



Bonne année à tous .
Un peu de kino again pour commencer l’ année.
Deux décennies comparativement moins riches que les précédentes me semble-t-il, mais à vérifier…
Deux chefs d’œuvres absolus en 1975…
je me suis amusé à noter certains films ici.

année
J’ aime particulièrement
                            Duck you sucker- Giu la testa ( S.Leone)
la musique
variante  :  leçon de musique par ENNIO
Solaris ( Tarkovsky)  
A vous de voir - up to you
A vous de voir
Derzou Ouzala (Kurosawa) – Le Miroir ( Tarkovsky)
Taxi driver ( Scorsese)
A vous de voir
Serie noire (Corneau) – le mariage de Maria Braun 
( Fassbinder) – Buffet froid ( B.Blier) -
L’ empire contre attaque ( Kershner-Lucas)
Coup de torchon (  Tavernier).
Pas de quoi réveiller un canard
maybe Danton ( Wajda) – mais le canard ronfle
Le canard bouge-t-il ?
Brazil ( Terry Gilliam)
La mouche ( Cronenberg)
 Tandem – (P.Leconte) - the hidden
Le décalogue (Kieslowski, en particulier 6 et 10).
Monsieur Hire (Patrice Leconte).
Wild at heart ( Lynch) – Days of being wild ( Wong Kar waï)