samedi 12 février 2011

Bill EVANS

C' est pour moi LE PIANISTE. Bouleversant de lyrisme au meilleur de sa forme. Jusqu' en 1963, pas de doute, c' est le plus grand.



Il est révélé - avec le trompettiste Art Farmer- à travers le jazz workshop de George Russell en 1956.
En 1958 parait son album célèbre "Everybody digs Bill Evans" où figurent plusieurs titres fameux, entre autres l' impro totale - Peace piece et une sublime version de Young and foolish, ou encore lucky to be me.
Bill Evans n' est pas aussi bien représenté sur you tube que d' autres artistes - il manque quantité de ses chefs d' oeuvres -
Il joue sur 4 des 5 titres de l' historique Kind of  blue, de Miles Davis, Et sur le 5ème titre,  Freddie  Freeloader, Wynton Kelly, pourtant un bon pianiste fait tâche quand on le compare à Bill Evans.
Ensuite, Herbie Hancock ou keith Jarrett lui sont parfois comparables.
mais pour qui ne le connaitrait pas, voici de quoi entrevoir la stature du bonhomme.
En 1959-1961, il a fondé le trio idéal avec Paul Motian aux drums et Scott La Faro, jeune contrebassiste surdoué qui hélas décède très jeune, à 23 ans. Malgré plusieurs essais, Bill Evans ne parviendra pas à le remplacer, et  ses disques en trio à partir de 1962 sont moins bons que les 4 réalisés avec le trio magique.
La preuve :
Sur Explorations: Haunted heart : poésie à l' état pur.
My foolish heart  extrait du fameux live at the village vanguard, dernier album du Trio.

Ses meilleurs albums  postérieurs à 1962 sont par exemple réalisés en solo :

ou en duo avec le guitariste Jim Hall :
Trois extraits du merveilleux Undercurrent :   
une des 4 ou 5 versions de My funny Valentine qui restera


Sur le magnifique album d' Art Farmer cité au post précédent :

Il existe quelques films où Bill Evans joue : Emily- On remercie ici les Finlandais d' avoir invité et filmé Bill Evans.

Michel Legrand est probablement meilleur compositeur qu' interprète et de ce point de vue - l' interprétation - Bill Evans lui aura rendu justice -
Par Sting, décidément bon pour chanter du jazz.


Je lis sur un comment de You-tube que Glenn Gould aurait admiré Bill Evans, le qualifiant de "Scriabine du Jazz", ce qui, dans la bouche de Glenn Gould, équivaut à un compliment de degré encore inexistant sur l' échelle de Sviatoslav Richter....quelqu' un peut-il confirmer ? Enfin, puisque c' est trop bon, croyons le. 
Amen ! 
Des informations sur la formation classique de Bill Evans :
http://www.overgrownpath.com/2005/08/ligetis-etudes-fit-bill.html
http://glenngould.org/f_minor/msg02936.html

 et un site presque de référence ! ! http://the-folk-who-feel-jazz.blogspot.com/2009/02/bill-evans.html
dont je cite un extrait sur les origines de Bill :
Bill Evans was born in Plainfield, New Jersey, in 1929, of a devout Russian Orthodox mother and an alcoholic father of Welsh origins, who managed a golf course. Evans' Russian side accounts for the special feeling many of his Russian fans have for him that he is one of them. Bill received his first musical training in his mother's church; both parents were highly musical. He also held a lifelong attachment to the game of golf. 


tchussss ! !

mardi 8 février 2011

Benny GOLSON


Peu de jazzmen resteront comme authentiques compositeurs : Charles Mingus, Thelonious Monk bien sûr, Wayne Shorter,….mais après ?
Benny Golson est un des rares prétendants à ce titre, même si ses 3 meilleures compositions datent de ses débuts – 1958 - Par ailleurs, c'est un merveilleux saxophoniste, qui improvise particulièrement bien.




Un standard déjà évoqué ici où Benny Golson joue avec Bill Evans et Eric Dolphy.
La chanson originale Par Ruth Etting :

 Enfin, je signale un chef d' oeuvre,
un album du trompettiste Art Farmer, intitulé Modern Art, de 1958, où il joue merveilleusement en compagnie de Benny Golson et de Bill Evans au meilleur de sa forme.
Voici un titre complet.
Extraits écoutables ici.

dimanche 6 février 2011

Interpréter / Accompagner :


J’ imagine que les auteurs-compositeurs en ont régulièrement marre de ressasser leurs titres, et que chanter ou interpréter quelqu’ un d’ autre est alors une vraie occasion de se faire plaisir, et de mettre son ego en retrait pour servir une œuvre. Déjà, le choix de jouer tel ou tel titre peut nous révèler une facette plus ou moins prévisible de celui/celle qu’ on croyait connaitre. Ensuite évidemment, intervient et décide toute la différence - l’ injustice -  qui peut exister entre Intention et Talent. C’est alors la salutaire occasion de vérifier- ou parfois quand l’ évidence est éclatante, de constater- pourquoi untel est grand.
Commençons par deux jolis hors d'oeuvre : 
Oui : les Rolling Stones ne jurent que par Charles Mingus ! !
 
Maintenant : le plat de résistance.

Je n’ apprécie guère Aznavour ( son côté mélo assez dégoulinant) mais cette chanson est absolument magnifique. Ici, admirablement chantée par Gainsbourg .
On pourra , en comparant avec l’originale, vérifier que Gainsbourg oublie un couplet. Erreur ou intention délibérée ? Gainsbourg étant ici un interprète absolument sérieux, je pencherais pour la 2ème hypothèse.
Un autre titre plus inoffensif  pour le joli diaporama :  
Dans le registre « un guitariste accompagne une chanteuse » :
La référence : Ella  & joe pass : 
Des petits jeunes dans le Vrai : Marc Ribot & Kazu :

Bien joué les enfants, car c' était prendre un grand risque : la version originale est sublime.

Saluons ici quelques autres performances-interprétations remarquables.
Corinne Bailey Rae
http://www.youtube.com/watch?v=IoNli84m1mQ
capable aussi de chanter Bjork ou Led Zeppelin aussi bien que l' original(e).

Pour terminer : Hors concours : Un summum : the sky is crying :
Transfiguré par le génie de Jimi Hendrix - le possédé -l’ élu ( au suffrage ultra censitaire du seul Dieu !) - ici à Newport, lors du second concert improvisé où il ne joue pas son répertoire habituel.
 
Amen ! 

Deux curiosités pour terminer :
un peu de géographie :

Chet Baker a composé et chanté en Italie et en italien, et, ô surprise, l' arrangeur de ce titre s' appelle Ennio Morricone :

Le monde est parfois grand, et parfois moins.