dimanche 15 mai 2011

Bill Frisell

Depuis le début des années 80, plusieurs guitaristes passionnants se sont révélés et imposés aux mélomanes amateurs de jazz. Metheny, bien sur, Marc Ribot, Mike Stern qui, après avoir démarré en trombe avec Miles Davis n'a  - comme Robben Ford - peut être pas tenu toutes ses promesses, et l' homme du jour Bill Frisell.

 

Il est d' abord passionnant par l' étendue de son répertoire. En premier lieu, un guitariste complet doit pouvoir exceller dans le jeu des standards.
Pour faire connaissance, seul à la guitare acoustique : I'm so lonesome I could cry
Voici en trio , the days of wine and roses.
Mais Bill Frisell a aussi le gout du risque et est un compagnon de longue date de John Zorn.

On le retrouvera dans les groupes zorniens de Naked City  ou celui jouant Spillane.
Voici Batman. attention, fun, mais trash.
Où, comparativement à Frith ou Ribot il est davantage capable d' apporter une couleur country ou bottleneck.
Un des grands moments de cette collaboration est le duo de guitares, Hu Die, en 1986, avec Fred Frith pour l' album de Zorn " New traditions in east asian bar bands". 

A la même époque, il joue également dans des formations plus sages, notamment avec Paul Bley sur le très bel album Fragments.
Voici un duo avec le saxophoniste clarinettiste John Surman : For the love of Sarah.
Il restera lié avec le grand batteur Paul Motian qui a commencé sa carrière en accompagnant Bill Evans et Scott La Faro.

On le retrouve aussi sur une magnifique reprise de Duke Ellington, Wanderlust, sur l'album Old Folks de Kenny Garrett paru en 1999. On pourra comparer avec la version originale de 1938, déjà merveilleuse, mettant en valeur le saxophoniste Johnny Hodges.

Reconnu, consacré, Bill Frisell a pu jouer en trio avec d' autres monstres sacrés, comme Ron Carter à la contrebasse et Paul Motian aux drums, deux petits jeunes qui ont démarré leurs carrières vers 1959....
Voici ce superbe trio jouant Monroe de Bill Frisell. 

Il accompagne parfois des chanteurs :
Ainsi, il existe un très bel album où Bill Frisell accompagne Elvis Costello
les voici jouant Weird nightmare de Charles Mingus
qu' on pourra comparer à la version Vassarlean de 1960 par Charles Mingus avec un très beau chorus de Lonnie Hillyer à la trompette.
Le jeu de Bill a également servi d' écrin à la voix - un peu surévaluée, il faut bien le dire - de Cassandra Wilson.

Au total, une carrière riche et vraiment éclectique. Un très grand artiste.
Tchuss.