dimanche 20 novembre 2011

Q U I N C Y J O N E S (bis)

OMG, quel immense musicien !
Encore un enfant défavorisé né à Chicago avec une mère douée mais schizophrène, qui fera des séjours répétés en hopitaux psychiatriques. Ensuite, son père déménage et se remarie ; Quincy poursuit son adolescence à Seattle ( ville d'origine de Hendrix ) où il sympathise avec Ray Charles. D'après le récit de Wiki, il parvient à étudier plutôt jeune l' orchestration, enregistre dès 1954.
Vers 1958, à une époque où trône Gil Evans,  Quincy est en France : il étudie sous la direction de Nadia Boulanger qui a connu les grands compositeurs de son époque , mais sympathise et enregistre avec Henri Salvador ( son arrangement du "blues du dentiste"...)  , les double six et Boris Vian.


Sur un album de 1961, "quintessence", figure ce chef d' oeuvre : la composition est de Quincy Jones, déjà un maitre, magnifiquement entouré par de grands souffleurs, comme Phil Woods au sax.
For Lena and Lennie.  L' arrangement des cuivres est particulièrement magnifique.Quincy peut être au piano . à vérifier.

A peu près à la même époque, relecture du classique inusable de Duke Ellington : Caravan.
Il faudra décidément consacrer un post au seul trombone.Ici, ce doit être Jimmy Cleveland qui s'y colle.

Après 1964 , les bigs bands sont démodés, on préfère les Beatles , et Quincy Jones se reconvertit dans les musiques de film, souvent bien plus passionnantes que le film qui leur a servi de prétexte , créatives et audacieuses dans leurs essais d'orchestration inhabituelles.

une perle extraite de "the italian Job"   somethin' cookin'
Pas de cuivres ici...Si le mot cool veut encore dire quelque chose, avec un groove delicat et une belle balance guitare et orgue.
En 1972, c' est "le parrain" qui obtient la meilleure musique de film, mais Quincy est particulièrement actif, il réalise la magnifique musique du "Getaway" avec Steve Mc Queen mais aussi du"Hot Rock" avec Robert Redford - l'occasion de retrouver le sax baryton de Gerry Mulligan, et de "$".
extraits  de "$" :   Candy man : des sonorités aussi riches et ambitieuses que dans la musique contemporaines, plus le groove moins la pesanteur...
                                     snow creatures : Ici, c'est je crois un tuba qui swingue...extrêmement créatif, avec un solo de guitare minimaliste du point de vue des notes, mais sacrément rythmé....

un perle de suspense elliptique qui rend justice au pouvoir de la basse :
et comme j'adore Lino Ventura et Pierre Brasseur :  Kitty with the bent frame

Une belle composition et un arrangement divin : Love and Peace , sur l' album "walkin' in space" :
Pour ceux qui apprecient les contrechants bien ecrits.


Une autre soundtrack scandaleusement introuvable , mais la musique est magnifique, avec Gerry Mulligan au sax baryton :
  une merveille de 1972 tout d,abord le générique : the hot rock : écoutez ;
pour le même film, encore des trouvailles sonores (rien que dans les 30 premieres secondes, que de musique !!)  :  sahara stone


et pour apercevoir le monsieur au travail : Moanin' 

je cite wiki : "En août 1974, il est victime d’une rupture d'anévrisme et subit deux importantes opérations. Après six mois d’arrêt, il reprend une intense activité".
Il me semble pourtant que sa production est bien moins intéressante... Il met sa notoriété au service de gens bien moins doués que lui. Il semble consacrer plus de temps à ses conquêtes féminines...régulièrement magnifiques...

 Un fabuleux musicien est passé parmi nous . Tchuss.


mardi 1 novembre 2011

du détournement.


Ce joli sport ne date pas d’ hier. Recommandé par les situationnistes, on se souvient de « la dialectique peut-elle casser des briques ? ».
Mais avec l’ apport des nouvelles technologies, disons que ce sport s’ est davantage démocratisé que le golf, par exemple.
Un bel extrait trouvé sur you-tube m’ a longtemps laissé rêveur. Facile quand le musicien s’ appelle Bernard Herrmann…voilà un changement sur Mr Hire.
Certaines associations sont relativement prévisibles :
John Zorn – David Cronenber
Hum...il s'agissait de la reprise du clan des siciliens de Morricone par John Zorn applique a la sequence ou Jeff Goldblum se decide a tester sa machine a teleporter, mais il ne voit pas le petit passager clandestin par qui le drame arrive...Dommage,pour infraction aux droits d'auteur, ce montage a été retiré...
D’ autres associations sont à peine plus osées:
Ironside meets human vapor.
John Waters & Charlie Mingus.
Female trouble et Old blues pour walt Torin...pour infraction aux droits d'auteur, ce montage a ete retire..
Andrei Tarkovsky & Old and new dreams.
...pour infraction aux droits d'auteur, ce montage a ete retire....
 
La critique de film ou de musique sont rapidement usantes, comme une main posée sur l' épaule du lecteur, et le commentaire fastidieux...
Enfin, un terrain de jeu aux dimensions à peu près grandioses ...


pour terminer, une reprise de Oh Darling par George Benson sur le célébrissime Abbey Road.

..A bientôt..... Tchuss....

lundi 31 octobre 2011

Old and new dreams :



Parmi les choses qui rendent le jazz plus passionnant et plus vivant que toute autre forme de musique, il y a le niveau des musiciens, qui les autorise à changer souvent de partenaires, sans problème d’ adaptation pour les grands, et à enregistrer fréquemment des albums après seulement une, deux ou trois prises pour chaque titre, sans perdre de temps en répétitions interminables.
Le résultat n’ en est que plus miraculeux quand certains titres émerveillent toujours après des milliers d’ écoutes, alors que les protagonistes ont joué là pour l’occasion. Certains sont fameux justement  pour être de ces concrétiseurs d’ occasions – je pense à Miles Davis ou Charles Mingus, qui ont révélé quantité de musiciens qui n’ ont souvent jamais été aussi bons que quand ils jouaient avec eux.

Les 4 hommes dont nous parlerons aujourd’hui font partie de ces musiciens nomades, qui ont joué depuis environ 1958 dans quantités de formations différentes, où le leader s’appelait par exemple Ornette Coleman ou Keith Jarrett…
C’ est dire que quand ils se constituent en quartette vers 1976, ils ont déjà un vécu et une expériences musicales que peu ont atteints.Les réalisations seront à la hauteur des espérances.
J’ajouterai que ce qui me les rend particulièrement chers, c’ est ce batteur sublime qui s’ appelle Ed Blackwell, musicien prodigieux dont la variété du jeu, l’ inspiration et les solos sont régulièrement sidérants de musicalité….

Trève de bla bla ; place à la musique.
En 1976, Chairman Mao .
En 1981, Mopti et Broken shadows.

Magnifique, ce broken shadows.... à quel film pourrait-on l' associer
Hélas, les hommes sont mortels, ce qui nous rend leur musique si précieuse.
Haden is the only surviving member of the quartet, Blackwell having died in 1992, Cherry in 1995 and Redman in 2006.
R.I.P , fellows… Tchuss.

dimanche 15 mai 2011

Bill Frisell

Depuis le début des années 80, plusieurs guitaristes passionnants se sont révélés et imposés aux mélomanes amateurs de jazz. Metheny, bien sur, Marc Ribot, Mike Stern qui, après avoir démarré en trombe avec Miles Davis n'a  - comme Robben Ford - peut être pas tenu toutes ses promesses, et l' homme du jour Bill Frisell.

 

Il est d' abord passionnant par l' étendue de son répertoire. En premier lieu, un guitariste complet doit pouvoir exceller dans le jeu des standards.
Pour faire connaissance, seul à la guitare acoustique : I'm so lonesome I could cry
Voici en trio , the days of wine and roses.
Mais Bill Frisell a aussi le gout du risque et est un compagnon de longue date de John Zorn.

On le retrouvera dans les groupes zorniens de Naked City  ou celui jouant Spillane.
Voici Batman. attention, fun, mais trash.
Où, comparativement à Frith ou Ribot il est davantage capable d' apporter une couleur country ou bottleneck.
Un des grands moments de cette collaboration est le duo de guitares, Hu Die, en 1986, avec Fred Frith pour l' album de Zorn " New traditions in east asian bar bands". 

A la même époque, il joue également dans des formations plus sages, notamment avec Paul Bley sur le très bel album Fragments.
Voici un duo avec le saxophoniste clarinettiste John Surman : For the love of Sarah.
Il restera lié avec le grand batteur Paul Motian qui a commencé sa carrière en accompagnant Bill Evans et Scott La Faro.

On le retrouve aussi sur une magnifique reprise de Duke Ellington, Wanderlust, sur l'album Old Folks de Kenny Garrett paru en 1999. On pourra comparer avec la version originale de 1938, déjà merveilleuse, mettant en valeur le saxophoniste Johnny Hodges.

Reconnu, consacré, Bill Frisell a pu jouer en trio avec d' autres monstres sacrés, comme Ron Carter à la contrebasse et Paul Motian aux drums, deux petits jeunes qui ont démarré leurs carrières vers 1959....
Voici ce superbe trio jouant Monroe de Bill Frisell. 

Il accompagne parfois des chanteurs :
Ainsi, il existe un très bel album où Bill Frisell accompagne Elvis Costello
les voici jouant Weird nightmare de Charles Mingus
qu' on pourra comparer à la version Vassarlean de 1960 par Charles Mingus avec un très beau chorus de Lonnie Hillyer à la trompette.
Le jeu de Bill a également servi d' écrin à la voix - un peu surévaluée, il faut bien le dire - de Cassandra Wilson.

Au total, une carrière riche et vraiment éclectique. Un très grand artiste.
Tchuss.





mardi 19 avril 2011

Red House

 Ce post est pour moi immédiatement lié au précédent , mais encore consacré à Jimi Hendrix, et plus spécialement à ce blues qu' il aura joué si souvent, du début à la fin de sa météorique carrière, Red House.
(Avec "Hear my train comin", "Red house" est un marqueur fiable des fluctuations jimiesques, comme " I want to talk about you" l' était pour Coltrane ou "So what" pour Miles.)



Par bonheur, il en existe une vingtaine de versions, dont il n' est pas vain de discuter les mérites.Sinon, tant pis ! car tel est mon propos !

 Allons y peut être crescendo :
Commençons par une bonne version filmée, celle de Stockholm, 1969 :
L' avantage étant de voir Hendrix jouer un de ses morceaux fétiches, et de prendre la température sans trop se brûler, en attendant de plus riches heures.
Curieusement, Hendrix marque une pause vers la 13° seconde et change de tonalité - ce qui rend cette version reconnaissable. ( Peut être pas très frais ce jour là Jimi...).

Beaucoup l' ont cherché : je crois l' avoir trouvé.....pas loin de chez les Monty Python, à la grande époque : 

le GRAHAL: le 22 février 1969, Hendrix joue cette version au Great Royal Albert Hall : Hendrix, de retour à Londres où il a connu le succès, veut marquer un grand coup :
je vous renvoie aux commentaires sur you-tube...je partage l' avis de ceux qui voient en Hendrix le plus grand guitariste de blues qui - ever - fut.
Inutile de jouer beaucoup de notes si on sait donner du sens à une seule : écouter sa note tenue de la 17ème à la 24ème seconde et ses changements de couleurs.....du grand jeu, confirmé par la suite....
Merveilleuse minute, entre 6.40 et 7.40, où Hendrix joue tout seul....M.Mitchell et N.Redding ont compris qu'il est si inspiré qu' ajouter quelque chose est tout simplement superflu, comme E.Jones & co sur I want to talk about you - Coltrane - Newport - 64.
Superbe diaporama en plus.

D' aucuns préfèrent la fameuse version du 24 mai 69 à San Diego :
Avec Hendrix, la moindre note est toujours "habitée" : nul ne sait comme lui tirer sur la corde pour lui faire rendre l'âme....
immense version il est vrai...
J' ai découvert récemment celle-ci : Red House – Boston 1970 -le 27 juin - moins connue notamment à cause de la médiocre qualité sonore....mais les musiciens apprécieront...j' y reviens...j'y reviens....
Possible que ce soit ma préférée...et pour dire le fond de ma pensée, je trouve que Hendrix jouait de mieux en mieux au fur et à mesure de sa trop courte carrière.( Miles Davis préfèrait également le Band of Gypsies à Electric Ladyland.... il faut dire que les versions de Machine gun du Fillmore, c'est...... ( adjectifs hyperboliques).....



..Voilà un avis qui mérite considération..... immense perte ! ! ! 




   Amen !



So what : l' art est-il quantique ?

Illustrons aujourd'hui la différence ( euphémisme)  entre l' excellence et le génie :

 
La science et la technologie sont condamnées au progrès : Elles améliorent sans cesse l' apport des prédécesseurs et ont imprimé en nous l' idée de progrès.

Or ici intervient une glorieuse différence : l' Art est cet oasis incroyable dans lequel l' idée de progrès est absolument saugrenue : le grand Art survient à différentes époques, parfois contre toute attente, comme un défi salutaire aux rationalisations a posteriori, il se manifeste sous des formes grandioses et séparées, entre lesquelles il n' existe pas les étapes intermédiaires - donc pas d' échelle du continu dans l' Art digne de ce nom.d' où le titre du post. ( l' appellation "histoire de l' Art" m' a toujours paru imbécile ) . Illustrons :

So What , hymne du jazz modal  est un morceau très connu et très joué qui figure initialement sur l' album historique de Miles Davis intitulé Kind of Blue.

au niveau composition, pas à dire, c' est minimal....Rien de tel pour mesurer l' envergure des improvisateurs :
Voici deux versions récentes, propres et excellentes.


 Sylvain Luc ( et dans une moindre mesure Bireli L)  a une technique sidérante, il est particulièrement excellent, mais pour moi, ça s' arrète là : Il marque l' aboutissement du " progrès" en terme de guitare.
Maintenant, parlons musique : Aucun des deux ne supporte la comparaison avec Hendrix, par exemple, même si techniquement, chacun des deux lui est indéniablement supérieur.
Question d' inspiration et de visitation par l' Esprit...qui souffle .... parcimonieusement.

A titre de comparaison :
On a là, outre Miles, Bill Evans au piano, Cannonball Adderley à l' alto, Coltrane au ténor , Paul Chambers à la basse et ... aux drums.
Bref, sur 6 musiciens, 4 qui ont souvent - et en particulier dans ces années là - fait preuve de génie.

Miles,dès le début de son solo après 52 s, éblouissant de cool et de classe, suivi par un Coltrane qui après un début timide s' affirme et s' affirme....
Ces deux versions, cools et proches, semblent avoir fixé la norme pour ce titre.

Six ans plus tard : 1964 : audace absolue et dynamique éblouissante du nouveau quintet de Miles, avec sa dream team.
Pour une émission de télé blanche, 5 noirs en costume cravate jouent une musique phénoménalement audacieuse...combien dans le public ont réalisé la performance - le chef d' oeuvre en direct -  à laquelle ils assistaient ?
Pulsés par le duo Tony Williams et Ron Carter, les 3 autres délivrent des solos sidérants.

Voici un autre bonhomme régulièrement visité - pour ne pas dire squatté- par l' Esprit :
I want to talk about you -1- : 1ère version ( sage) par Coltrane : sur SoulTrane 57 -
Et 6 ans plus tard, le même titre : le timide Coltrane est devenu immense : live at Newport,1963.
Prométhéen .... heu... je crois être à court d' adjectif....

Inutile de prendre au sérieux une histoire de la musique qui oublierait ces deux versions ( Miles 64 et Coltrane 63). Aujourd'hui, dormez bien, rien de comparable.....mais au cas où...Veillons ! !

  So Long....

dimanche 10 avril 2011

Esprit, es tu là ? ... Roland KIRK.... du Souffle et du Coeur.


Voici un grand souffleur. Roland Kirk a très tôt été aveugle, et s’ est donc très vite passionné pour le monde des sons. ( Comme Stevie Wonder, Lennie Tristano ou Art Tatum…mais eux se sont consacrés au piano).


 Mais Kirk ne pouvait pas se contenter de jouer sagement de la flute ou du saxophone : il a  développé une technique de respiration circulaire luis permettant de jouer de plusieurs instruments à la fois sans reprendre son souffle ! !
Il reste un flutiste fabuleux  (qui aura servi de modèle à Ian Anderson de Jethro Tull)  et un immense souffleur.
On trouve sur you-tube plusieurs extraits d’un documentaire appelé « Sounds » extrêmement intéressant puisque y figurent John Cage, le théoricien, l’ homme des pianos –préparés (trafiqués pour changer la qualité de leur son) , penseur du son et de la musique et Roland Kirk, l’ expérimentateur permanent et inspiré.
SONS TOUS AZIMUTHS !

pour le plaisir de voir en alternance John Cage et Roland Kirk :


L’ Esprit souffle où il veut et il est passé par les poumons de Roland Kirk.
un aperçu rapide : 

Roland Kirk a souvent joué avec Charles Mingus en 1962-63...il en reste quelques traces magnifiques.
avec Charles Mingus : sublime ! ! !

Presentation lors de l’ emission Night Music :





you did it :

au sax, dans le territoire de Coltrane : misty & I want to talk about you :


Pour conclure : Rêvons un peu :  BeenBad4U il y a 1 an  a laissé un comment de you-tube
Jimi Hendrix was influenced by Kirk and spoke highly of him. They reportedly jammed on 3/8/69 @ Ronnie Scott's Club in London, and Jimi recorded ALL of his jams!!! 
quelqu'un confirme ? 

....tchusss....